Makane Macoumba Diabaté - Les grandes figures de l’histoire africaine contemporaine

Titre

Makane Macoumba Diabaté

Titre

Les grandes figures de l’histoire africaine contemporaine

Fonction / Rôle de l'auteur

dessinateur

Auteur

Konaté Dialiba

  • NomKonaté
  • PrénomDialiba
  • Date de naissance1942
  • GenreM

Date de création

2015/06/09

Matière et technique

carton

papier

stylo bille

crayon de couleur

technique mixte (stylo bille et crayons de couleur) sur papier et carton de réemploi

Mesures

Hauteur en cm : 34

Largeur en cm : 23,4

Description

Dialiba Konaté (né en 1942 au Sénégal), auteur et illustrateur malien d'origine soninké souhaite être présenté avant tout comme un historien ; c’est ainsi que peut se comprendre son souci du détail dans les portraits de 42 « grandes figures de l’histoire africaine contemporaine », réalisés entre 2015 et 2020. La série s’ouvre sur la figure tutélaire de Toussaint Louverture, chef de la révolution haïtienne et précurseur des mouvements abolitionnistes et anticolonialistes. Konaté retient aussi Blaise Diagne et Lamine Gueye, députés la Troisième République et militants dans les toutes premières organisations indépendantistes de l’AOF, mais sa série rassemble surtout les personnalités de la génération suivante, qui ont assuré la transition vers l’indépendance des pays du continent dans la seconde moitié du XXe siècle : Léopold Sédar Senghor, Amilcar Cabral, Kwame Nkrumah, Ahmed Sekou Touré, Thomas Sankara... Le Mali indépendant s’avère naturellement très représenté, par son premier président Modibo Keïta mais aussi par quelques hommes politiques majeurs de la jeune république. Dialiba Konaté intègre aussi le Maghreb à son panel, avec notamment Mohammed V et Habib Bourguiba, ainsi que des personnalités plus contemporaines comme Nelson Mandela, premier président noir de l’Afrique du Sud, Alpha Oumar Konaré (né en 1946) et Macky Sall (né en 1961). Enfin, sont aussi représentés le grand historien sénégalais Cheikh Anta Diop et le journaliste Béchir Ben Yahmed, fondateur en 1960 du magazine Jeune Afrique. On relèvera (et regrettera) néanmoins l’absence notable des femmes dans ce panel… Ces grands personnages sont tous présentés dans une posture officielle, de face ou de trois-quarts, exceptionnellement en pied (Lamine Gueye) ou assis (Modibo Keïta), plus généralement en buste et installés derrière ce qui pourrait s’apparenter à un pupitre, comme s’ils s’apprêtaient à prononcer un discours. De toute évidence, le choix du costume est bien réfléchi, entre grande tenue traditionnelle (pour Modibo Keïta en premier lieu), costume-cravate ou uniforme de chef militaire (Mobutu, Sankara). La technique employée par Konaté pour cette série vaut pour l’ensemble de son œuvre dessiné : sur des cartons de réemploi de format à peu près uniforme (cartons d’emballages de chemises d’hommes), Konaté dessine sa figure, bien individualisée et avec force détails notamment au niveau des costumes, des décorations et des éventuels accessoires : lunettes, couvre-chefs (qui permettent d’identifier sans hésitation Sankara ou Cabral, par exemple). L’artiste utilise principalement le stylo bille noir pour fixer les contours de la figure, du costume, donner du relief aux détails (motifs d’un vêtement, poches, boutons, épaulettes…), définir les ombres. C’est aussi avec des coups légers de stylo qu’il réalise un premier remplissage, puis il finit son dessin par une mise en couleur aux crayons, en juxtaposant les nuances (plusieurs verts et un jaune pour le costume de Lamine Gueye, par exemple). Passeur d’histoire, il complète son œuvre par l’ajout de textes manuscrits : le nom complet du personnage forme le titre, il est accompagné d’informations biographiques plus ou moins détaillées, que Konaté inscrit au-dessus ou autour du visage, parfois dans le blanc du « pupitre » (Mamadou Konaté, Fily Diabo Sissoko). Toussaint Louverture se détache très nettement de l’ensemble, par la précision et la finesse du dessin et l’importance donnée au texte. La légende est très riche, c’est la plus détaillée de la série. Toussaint Louverture est représenté en uniforme, et porte son bicorne d’officier. Les couleurs sont vives, le bleu lumineux et les épaulettes brodées témoignant d’une possible inspiration trouvée dans la sculpture d’Ousmane Saw exposée au musée du Nouveau Monde. Dialiba Konaté s’ancre dans un style qui lui est propre, entre illustration et bande dessinée. Il est parfois comparé à Clément Marie Biazin (1924-1981) animé des mêmes objectifs de transmission et jouant lui aussi du rapport étroit entre texte et image, ou au poète et dessinateur bété Frédéric Bouabré-Bruly (1923-2014) qui comme Konaté utilise des techniques mixtes et des couleurs riches.
(sources documentaires fournies par Etienne Féau)

Historique

Konaté Dialiba

Date

2024 : Avant

Numéro d'inventaire

2024.3.12

Département

Iconographie